Hymne à l'amour
Je t'ai rencontré il y a maintenant presque 2 ans. Tu as tout chamboulé dans ma vie et tu me combles chaque jour que Dieu fait.
Pas seulement en amour, cet amour auquel toutes les jeunes femmes rêvent, mais celui où les mots « confiance, partage, oubli de soi » existent à part entière.
Ta situation familiale me gêne. Je ne vais pas te dire le contraire ! Tu parviens à jongler avec cette double vie et j'imagine que ce n'est pas simple.
S'il n'y avait que ça, ce serait à peu près gérable mais il y a aussi ma maladie, ce cancer qui nous unit et nous sépare en même temps....
Nous avons connu pendant 7 mois un bonheur parfait, sans nuage, une communion intense où l'émotion d'une toute nouvelle rencontre régnait. Le 8ème fut le début d'une autre histoire....
D'une certaine façon, j'ai commencé à me sentir libérée d'un poids car je ne pouvais plus supporter cet emploi où les dirigeants ne souhaitaient qu'une chose : mon départ. Ont commencé alors des semaines, des mois d'incertitude, de froid, de doute dans le corps et le cœur. Pas vis-à-vis de toi, car tu étais toujours présent, attentif mais envers mon propre corps, ma vie. J'ai peur de la perdre. Le cancer effraie : il se fraye son chemin tel un serpent... Une fois qu'il a trouvé son refuge, il repart, se faufile et trouve un autre endroit où se loger.... C'est interminable. On souffre, on subit de multiples mutilations physiques comme morales. Malgré tout, il faut continuer à vivre, ou tout du moins essayer de vivre.
Pour ceux qui sont en bonne santé, c'est un autre monde. Ils doivent subir la maladie et tâcher de l'adopter en essayant de toujours vous rassurer. On vit dans une bulle qui n'est composée que de médecins, de spécialistes, de scanners, de biopsie.... On se trouve coupé du monde extérieur, celui-là même que l'on voulait quitter quelques mois auparavant.
Et au milieu de cette nouvelle vie, tu essaies de trouver ta place. Toi qui jusqu'à présent n'a connu que la plénitude d'une vie sans heurt, sans problème financier, sans maladie.... tu es un peu perdu mais tiens à nous par-dessus tout. Tu as peur pour moi, peur d'un avenir qui n'existera peut-être pas....
La maladie - et le cancer comme toutes ces pathologies où les vaccins sont inexistants - vous empêche de vous fixer des buts, des objectifs. Tout est incertain. Même si la tendresse est omniprésente, tu te sens impuissant et tu ne sais pas comment me rassurer. Cette bataille vers la guérison, je l'espère du fond de mes entrailles, je prie. Je ferai n'importe quoi pour arriver à me sortir de ce guêpier.... mais quelquefois, je perds pied. Les proches essaient de me rassurer, mais ce combat semble tellement lourd que les mots s'envolent. ....
Michel, je t'aime tu le sais et j'aimerai connaître auprès de toi autre chose que ce que nous vivons actuellement ! Je voudrai t'offrir des certitudes, des projets que je pourrai tenir.... Tu fais tout pour nous procurer, à Mick et moi-même, une vie douce et agréable, sans souci matériel, un quotidien empli de joies et de bonheurs ! Les petits tiroirs qui jonchent ton cœur tourmenté s'ouvrent et se ferment au fil des jours mais, de mon côté, ils sont emplis d'autant d'étoiles qui brillent dans le ciel.
Tu es mon étoile, mon Ange et quoi qu'il se passe dans le futur, n'oublie pas que tu demeureras éternellement au plus profond de mon cœur.
Ta puce