Villaines et ses vanniers

Publié le par FLO

 Depuis des générations, les vanniers ont fait la réputation de ce village. Dans les siècles passés, ils tressaient du matin au soir, assis dans leurs caves : mari, femme et enfants quand ces derniers atteignaient l'âge. Ils se faisaient une concurrence qui permettait à leurs clients d'obtenir des prix de plus en plus bas, jusqu'au jour où...un curé plus attaché à ses paroissiens que ses prédécesseurs fut ému de leur détresse et leur souffla l'idée de se réunir en coopérative et fut aussi à l'origine de la fondation de leur caisse de secours mutuel. C'était au milieu du XIXème siècle et tout récemment son mérite a été récompensé par nos contemporains qui ont donné son nom au parvis de l'église. Il avait déjà une stèle au cimetière.
 Tous les lundis, une charrette traînée par un cheval parcourait les routes du village pour collecter les paniers. Peu à peu le cheval... a été motorisé et remplacé par un tracteur et maintenant c'est dans les ateliers attenants ou voisins de la Coop que se fabriquent les objets en vannerie. Une camionnette ramasse ceux qui sont faits par les vanniers travaillant dans leur cave ou atelier propre.
 Du plus petit jusqu'au plus grand: ces artisans ou artistes sont capables de tout confectionner. Aussi bien des boucles d'oreilles qu'un char fleuri pour le comice agricole.
 Il ne faut pas croire que c'est un métier de tout repos. Ils sont également agriculteurs.                             







 Les oseraies situées dans des prairies humides, au bord de l'Indre notamment, nécessitent un entretien régulier. Elles durent environ une quinzaine d'années , puis il faut les remplacer.








L'osier se coupe en hiver. On le met en bottes. Ensuite il doit être rapporté à la maison, trié, jaugé, calibré, rebottelé suivant sa hauteur, et plongé dans des bassins en ciment avec 10 cm d'eau. Vers le mois de mai, l'osier aura refleuri. Il sera pelé et mis à sécher contre les murs ou sur des tréteaux. A ce moment-là, quelle agréable fragrance dans les rues du village qui se mêle à celle des acacias en fleurs! On se croirait de retour au Moyen-Age lorsqu'on voyait travailler les artisans au su de tout un chacun.







Une fois sec, ce précieux matériau sera stocké dans les greniers. Et dans les oseraies il  a fallu labourer, démarcotter, traiter contre les maladies et parasites... Pas le temps de s'ennuyer.

Publié dans PROSE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article