Flo vannière

Publié le par FLO

 Après avoir quitté le lycée, munie seulement d'un dérisoire Brevet - la crise d'adolescence était passée par là - Florence est restée un an à Villaines, faisant quelques ménages, aidant les vanniers dans des tâches plus ou moins ingrates, essayant de gagner sa vie, ou plutôt d'utiliser son temps libre. Sur un coup de tête elle était partie de la maison, avec sa tente, et avait campé là ou ailleurs. Une amie vannière l'avait hébergée un temps. Sombre période pour nous tous! A 19 ans elle a pu intégrer l'école de vannerie de Fayl-Billot située en Haute-Marne, me semble-t-il. Elle y est restée un an pour apprendre son métier et à son retour a pu être embauchée par la Coopérative. Pour que ce soit rentable, il faut du rendement donc travailler vite et bien. Le métier est loin d'être facile. La position assise par terre, le dos toujours incliné,  les mains et doigts continuellement en action pour des gestes répétitifs entraînent des rhumatismes précoces quand on les pratique longtemps.
 
 Les caves en tuffeau sont restées jusqu'au siècle dernier les seuls endroits où vivaient et travaillaient certains artistes de l'osier. La température constante, le taux d'humidité invariable, étaient propices à la souplesse du matériau qui se laissait tresser facilement. Pour les nouveaux arrivants la Coopérative avait aménagé et fait construire des ateliers plus conviviaux. Par contre, il fallait mouiller l'osier plus souvent.
 Dans ces excavations creusées dans le roc, on trouvait souvent un four à pain dont la cheminée dépassait du coteau.


C'est ainsi qu'en hiver plusieurs panaches de fumée pouvaient faire penser à des échappées de fumerolles ... Mais non, l'Auvergne n'est pas notre voisine.
 Le vannier après avoir uniquement tressé des paniers, s'est diversifié et a conçu d'autres créations: meubles de salon, mobilier de chambre pour les bébés, présentoirs destinés aux grandes surfaces, bijoux... Il répond à la demande du client. Ce dernier trouve toujours le prix exorbitant mais finalement ses achats vont lui servir sa vie durant! Florence était spécialisée dans la confection des présentoirs pour les Super-Marchés mais savait également fabriquer des coffres et huches à pain entre autres.


 La matière première, l'osier, est cultivé autour de Villaines dans la vallée de l'Indre. Les salariés comme Florence ne possèdent pas d'oseraie mais les coopérateurs sont des osiériculteurs qui doivent s'en occuper  quotidiennement. Claude avait suivi leur travail pendant toute une année et les avait photographiés dans leurs diverses tâches pour réaliser un montage. Comme c'était un diaporama, il m'est impossible de les reprendre. Dommage!
 Tout en s'activant dans l'atelier, Florence avait repris ses cours et passé son bac et une licence. Chapeau, ma fille! C'est là aussi qu'elle a rencontré le père de Mickaël. Mais ceci est une autre histoire.

Publié dans PROSE

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