Boires et déboires

Publié le par FLO

 En remontant dans le temps, et avant de devenir navigateur au court cours, Claude fervent adepte de la pêche, passait de longues heures avec son père, au bord de l’Indre sur le « coup » qu’ils avaient aménagé. C'était un endroit charmant. Entouré en amont et en aval par deux moulins ayant appartenu aux familles Fath et Berthier (haute couture et parfums me semble-t-il) avec déversoirs,  canaux de dérivation appelés "boires" et sur lesquels on pouvait flâner au fil de l'eau ou pêcher, également. Ils n'avaient qu'un seul défaut: leur fréquentation par des invités que je me serais volontiers passée de voir    - les rats et ragondins - ; ces derniers plus ou moins involontairement importés du Canada et qui avaient trouvé là un terrain très propice à leur développement.


Là, de l’aube au crépuscule, ils taquinaient le goujon, peut-être, les carpes, tanches et autres. Arrivé à St Brevin, il avait amené son frère dans un pré traversé par un étier qui se remplissait à marée montante, où frétillaient pas mal de poissons. L’étier n’était pas large. Chacun s’était installé de part et d’autre du ruisseau, Claude un peu en amont par rapport à Pierre. Au bout d’un certain temps, voyant que rien ne mordait, ils décident de rentrer. Claude sans doute engourdi par une trop longue station assise,  prend son élan, bondit au-dessus de l’étier, et … patatras, glisse sur la berge embourbée ! Il atterrit dans un piteux état. Tout couvert de vase, et rapportant avec lui cette délicieuse odeur caractéristique de « fraîchin » qui empoisonna ses habits et l’habitacle de la voiture un certain temps. A défaut de poisson…

   Au fil des ans, des travaux dûment chapeautés par des ingénieurs ( !) furent entrepris dans le petit port de plaisance, là où nous descendions Phlipper, afin de rendre accessible l’océan aux yachts de plus fort tonnage. Des descentes de bateaux, digues, parking pour les voitures, s’aménagèrent peu à peu. Progressivement, nos îles disparurent. Pour se reformer un peu plus loin. Les alluvions déversées en énorme quantité par la Loire, s’accumulèrent à une vitesse « grand V » et le résultat final ne se fit pas attendre. Ensablement du port, évasion de tous les bateaux, une énorme dette à combler (qui coûta sa réélection au maire -un Tourangeau d’origine-), la transformation en marécage –des panneaux indiquent « attention sables mouvants »- de la partie ansée de la plage séparant Les Pins de l’Océan. Une vraie réussite !

Publié dans PROSE

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R
<br /> Malheureusement les exemples ne manquent pas !... Le plus célèbre étant celui du Mont St Michel (l'eau doit conserver sa liberté de mouvement et ses passages, sinon la configuration du site<br /> change totalement); encore cette semaine, vu à la télé, un pont Sncf traversant une route dans une région sensible aux inondations; ce pont aurait dù être style viaduc avec des travées libres de<br /> tout passage (y compris de l'eau...). Forcément, à un moment donné, les fortes pluies ont fini par tout emporter... Plus de 400 M. d'euros de dégats et une dizaine de maisons détruites, sans<br /> compter bien évidemment le bilan humain. Cet exemple n'est pas au fin fond de la Chine, ou d'un pays loin de chez nous mais bien vu en France.<br /> <br /> On apprend normalement ces bases en 1ère année de grande école...<br /> <br /> <br />
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