Bègles
Au bout de la rue Anatole France qui donnait sur la Barrière de Bègles (ancien octroi pour entrer et sortir de Bordeaux), se trouvait l' école Ste Marie de la Ferrade où Francine était une brillante élève. A leur retour de Ste Bazeille, les parents de Patrick qui habitaient la même rue, l'y inscrivirent également.
A cette époque, pour clore festivement l'année scolaire, toutes les classes qu'elles soient publiques ou privées, présentaient des danses, chants ou pièces mis au point par les enseignants. Les parents aidaient les maîtresses dans la confection des habits et je me souviens de maman qui s'activait sur sa machine à coudre (une Singer à pédale). Quelquefois, elle me demandait de surfiler les coutures...ça ne me plaisait pas plus que ça et je trouvais souvent des prétextes pour me défiler.
A l'autre extrémité de la rue qui se croisait avec la nôtre, se dressait fièrement le mur d'une grande propriété appelée, je ne sais pourquoi, le château des grenouilles. Souvent un chien loup y montait la garde. Surplombant le carrefour, il aboyait férocement après les passants et les cyclistes. Aussi, nous faisions un détour pour l'éviter. Un jour que mon père transportait ma soeur sur le porte-bagages de son solex, ne voilà-t-il pas que le monstre pris d'une injuste colère, trouva le moyen de sauter du haut de son perchoir et de poursuivre le vélo...Heureusement il ne réussit pas à croquer le marmot (en l'occurrence les mollets de Francine) et retourna derechef, penaud, chez lui... Inutile de préciser qu'à partir de ce jour, nous passions par les boulevards et évitions à tout prix le fameux "château".