Océans

Publié le par FLO

  Renouveler notre vision de leur beauté dans la diversité de leurs faune et flore, la fragilité de l'équilibre. Réveiller notre conscience pour assurer leur et donc notre sauvegarde et survie. Quelle précision, quelle patience!
  Les prises de vue sont magnifiques et les scènes drôles, cruelles ou tendres auxquelles il nous est donné d'assister, s'accompagnent d'une musique idoine. Ne se croirait-on pas sur un champ de bataille avec les légions de César lorsqu'avance l'armée des crabes sur les fonds sableux ?

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C'est avec émotion que nous berçons en même temps que maman morse le bébé qu'elle tient serré dans ses bras nageoires. Les dauphins, rois du film, alignent sauts, vrilles (4 ou 5 par bond) et plongeons dans un ballet bien réglé. Et que dire des baleines qui en dépit de leur masse, se meuvent avec une telle souplesse ? Quand je pense à la difficulté que nous avions pour saisir leurs ébats sur notre bateau canadien...
  Dans cette jungle océane, les combats pour la vie sont redoutables. Les plus gros, les plus forts gagnent presque toujours (étonnant, non ?) mais il leur arrive aussi de se montrer tutélaires.
  On sourit lorsque le requin s'ébroue pour se débarrasser des poissons qui fouillent ses orifices un peu trop longtemps "ça va, je suis propre; allez jouer ailleurs, vous me chatouillez".
  On est horrifié par les démembrements subis lors de combats inégaux et encore plus lorsque les ailerons sont tranchés, mis à sécher sur le bateau et la bête rejetée pour aller mourir un peu plus loin. On rapproche cette cruauté de celle qu'endurent les éléphants et rhinocéros !

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L'instinct grégaire  fait former des boules protéennes aux chinchards ou bancs de sardines qui forment là un bien bel appât pour oiseaux marins affamés.Goélands et fous plongent en piqué sur cette manne comme une "galarnée de grêlons".

  Une année, à St Brevin, nous avions rapporté des seaux de chinchards pêchés en mer . Au retour, les vagues étaient si hautes que notre embarcation était cachée derrière leur crête et notre moteur de 3CV avait bien du mal à les escalader. Mais qui était bien content ? Les campeurs et voisins avec qui nous avions partagé cette pêche miraculeuse...

  Pauvres bébés tortues sortant par centaines du nid de sable au fond duquel maman avait pondu et fait couver ses oeufs par le soleil ! D'abord, il leur faut émerger de ces grains qui glissent et rendent l'escalade ardue. Ensuite, on se dirige vers la mer, on se hâte avec lenteur, l'escadrille des mouettes approche et happe ces proies si démunies. De toute la vitesse décuplée par la peur de leurs courtes pattes, les rescapées foncent vers leur hâvre, l'eau, où les attendent d'autres dangers...La vie n'est pas un long fleuve tranquille.

  Un bémol à ce film. S'il n'est pas un documentaire, la poésie peut ne pas être goûtée entièrement par des enfants avides d'explications. Dommage! Malgré la magie de l'atmosphère ils restent sur leur faim.

Publié dans PROSE

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